Article écrit par Charles Louarn
Article written by Charles Louarn
La pièce sous sa forme déstructurée est réglée comme une horloge. Le spectateur semble perdu les premiers deux tiers de la pièce où se mêlent danse, musique, acrobatie, chanson et thétre. Durant ces deux premiers tiers la pièce est entièrement en synchronisation labiale. Le texte est amené par la lecture du début de la nouvelle de Bukowski puis par l'adaptation de thétrale de la nouvelle. Adaptation dont on s'aperçoit très vite qu'elle ne nous est pas proposée dans un ordre chronologique. L'action dramatique bascule lorsque l'un des acteurs se met à chanter en live, ce qui aura pour résultat la disparition de la synchronisation labiale et d'une restructuration de l'action dramatique. L'histoire nous est alors présentée chronologiquement. La relation entre Constance et George devient très vite anxiogène et le fait qu'elle soit d'abord présentée de manière déstructurée permet de renforcer l'horreur de la situation de cette femme qui quitte un salaud pour finalement retomber dans les bras d'un autre. Les sentiments amoureux se mêlent à l'alcool, les pulsions sexuelles et la violence.
L'espace scénique est évolutif, je vais tcher de ne pas en dire trop pour ne pas gcher les effets. Il connaît trois grandes évolutions qui correspondent à chaque fois à un changement dans l'action dramatique du spectacle. La première partie du spectacle qui correspond à a lecture du début de la nouvelle de Bukowski, se rapproche plus de la performance que d'une pièce de thétre « classique ». La notion de répétition est importante dans ce premier tiers, les actions et la musique sont répétitives. Installant ainsi le spectateur dans une situation de confort, on comprend l'objet que l'on nous propose. Puis la lecture s'arrête et intervient l'apparition d'un salon, lieu de l'action dramatique. Le second tiers démarre avec l'arrivée de ce salon mais aussi des voix off des personnages qui s'effectuent toujours en synchronisation labiale. L'ambiance instaurée est celle d'un film hollywoodien des années cinquante, évoluant entre l'ambiance des films noirs et des films dramatiques. Puis intervient la première chanson, une chanson espagnole chantée en synchronisation labiale qui nous transporte dans une ambiance digne d'un film de Pedro Almodovar.
Le dernier tiers est amené avec la seconde chanson, toujours en espagnol mais cette fois-ci chantée en live. Marquant ainsi la fin de l'utilisation de la synchronisation labiale. Ce dernier tiers est amené de façon très subtile. Les acteurs au fils de leurs différents mouvements commencent par délimiter l'espace de l'appartement de George sur le sol puis une fois la deuxième chanson finie, le décor connait une troisième et dernière transformation. Le spectateur assiste alors à une pièce de thétre que l'on pourrait qualifier de classique bien que les mouvements restent les mêmes qu'avant, la seule chose qui change est le fait que c'est maintenant la voix des acteurs que l'on entend. L'originalité ici est que ce n'était pas les acteurs qui faisaient les voix off, ce qui permet d'établir à nouveau une surprise chez le spectateur car le texte n'est plus dit de la même façon. La pièce se termine par une voix off féminine lisant la fin de la nouvelle.
La musique utilisée durant la pièce est à la fois traditionnelle et également performative, cette musique performative est effectuée sur scène par Pascal Battus. Cette musique est faite avec différente matière comme du polystyrène. Les trois comédiens présents sur scène sont Charlotte Corman, Julien Defaye et Gaël Leveugle qui incarne respectivement Constance, George et Walter.
Pour conclure, cette pièce mélange à la perfection le thétre et l'art performatif. Emportant ainsi le spectateur dans un voyage où il sera sans cesse en perte de repères. Si vous n'avez pas peur d'être un peu malmené durant une représentation thétrale cette pièce est faite pour vous et pour les plus frileux tentez l'expérience, elle en vaut la peine. De plus je me permets de garder secret le rôle des bouchons d'oreilles qui vous seront fournis au début de la représentation.
Un Homme by Ultima Necat at La Caserne
Written by Charles Bukowski
Directed by Gaël Leveugle
Un Homme, now in performance at the Festival d'Avignon Off's La Caserne, is based on Charles Bukowski's 1973 short story, A Man from the book South of No North. The plot can be summed up in one sentence: Constance comes to find George after breaking up with Walter, a bottle of Whiskey in her hand. The work is trilingual, in French, in Spanish, and in English.
The play, in its unstructured form, is set like a clock. The audience is purposefully lost in the first two parts of the performance where dance, music, acrobatic, songs and theatre get mixed. The first two parts of the play are performed by lip-synching. The text is brought in through the reading of the start of the Buckowski's short story, and then by its subsequent theatrical adaptation. It is an adaptation that we quickly realize won't be performed in chronological order. The dramatic action shifts at the moment where one of the actors sings live, with this moment all lip-synching. The story is then presented to us in chronological order. The relationship between Constance and George becomes rapidly anxiety-provoking and the fact that it was first present to us in an unstructured way reinforces the horror of the situation of this woman who left an abuser only to fall in the arms on another one. Her romantic feelings are mixed with alcohol, violence, and sexual urges.
The stage space is transformative; I will try to not say too much, so as to not spoil the staging effects. It has three major developments that correspond in each instance to a change in the play's drama action. The first part of the show, which corresponds to a reading of the beginning of Bukowski's short story, is closer to epic performance than to a "classical" play. The notion of repetition is elevated in this first third, as actions and music are repetitive. By setting their audience in a comfortable situation, they understand the work they are offered. Then, the reading stops, and a living room comes on stage as the setting for the drama action. The second third begins with the arrival of this salon, with voiceover characters as performed by lip-synching. The sense created here is the one of a Hollywood film of the fifties, evolving between the quality of film noir and dramatic film. Then comes the first song, a Spanish song sung with lip-synching which transports us to an environment worthy of a film by Pedro Almodovar.
The last third begins with a second song, still in Spanish, but this time with live performance. This final portion is brought in very subtlety. The actors begin by outlining the space of George's apartment on the floor and then, once the second song is finished, the decor goes through a third and last transformation. The audience then watches a play that could be described as traditional. The movements of the actors remain the same as before, the only thing that changes is the fact that it is now the voice of the actors that we hear. The surprise here is that it was not the actors who made the voiceovers, which again shocks the audience out of what it anticipated because the text is not said the same way. The play concludes with a female voiceover reading the end of the short story.
The play has both live and canned musical accompaniment. Live music is performed on stage by Pascal Battus. It is made with non-traditional materials, like polystyrene. The three actors on stage are Charlotte Corman, Julien Defaye and Gaël Leveugle who play Constance, George and Walter respectively.
All in all this play perfectly mixes theatre and performance art. It carries the spectator on a journey where they are constantly losing their bearings. If you are not afraid to be a little roughed up during a theatrical performance, this work is for you. As a side note, I'm going to allow myself to keep the secret about the earplugs handed out at the start of the show.
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