The performance takes place on 24 November.
Bruno Mantovani est l'un des compositeurs français les plus importants de notre époque. S'il est passé maître dans l'écriture orchestrale, la musique de chambre et l'opéra, on ne lui connaissait encore aucune mélodie pour voix et piano. Avec Amours, dédié à ses deux interprètes, il choisit la forme intimiste du cycle et les vers du grand poète de la Renaissance Étienne Jodelle. Pour servir d'écrin à cette création mondiale, le compositeur a souhaité faire entendre son quatuor n° 5, également donné pour la première fois, et l'éclatant quintette avec piano de Schumann.
Si j'ai toujours été fasciné par la mélodie avec piano, je n'avais jamais osé me consacrer à ce genre avant l'écriture des Amours. La pureté de cet effectif où le texte guide l'inspiration m'a toujours impressionné et l'union d'une voix seule avec un piano ne me semblait pas en accord avec mon goût naturel pour la luxuriance sonore et pour l'alchimie des timbres.
C'est Christophe Ghristi qui m'a proposé d'écrire un cycle pour cette formation. C'est aussi ce dernier qui m'a suggéré Étienne Jodelle, lui qui connaît fort bien mes goûts littéraires pour avoir notamment écrit le livret de mon opéra Akhmatova.
Si l'œuvre est d'un seul tenant, elle repose sur l'enchaînement de plusieurs poèmes dont chacun d'entre eux est caractérisé par une configuration d'écriture et une seule. En effet, dans une logique très dix-neuvièmiste dont j'ai véritablement pris la mesure lors de mon passage par la classe de Rémy Stricker au Conservatoire de Paris, j'ai privilégié l'utilisation d'idées synthétiques dont l'évolution soutient la narration. Deux séquences sont aussi des solos, l'une consacrée au piano, l'autre à la voix.
Le choix des textes fut important mais c'est surtout la structure générale, à savoir la succession entre eux qui fut l'objet d'un travail intense. En effet, il s'agissait pour moi non pas d'enchaîner de petites formes closes mais de créer une grande trajectoire qui réunirait ces instants. La recherche de l'unité à travers la juxtaposition était un véritable défi afin de ne jamais tomber dans une logique de catalogue.
Finalement, j'ai abordé le genre avec plus de facilité que je ne le croyais. Transcrire ces mélodies pour orchestre serait en fait très « réducteur », tant la matière instrumentale est ici purement pianistique. L'intimité qui se dégage de l'ensemble et pour moi essentielle afin que la poésie si énergique de Jodelle puisse se déployer en toute liberté.
The performance takes place on 24 November. Learn more at https://www.theatreducapitole.fr/web/guest/affichage-evenement/-/event/event/6021666.
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